INDICATIONS ET INTÉRÊTS EN PRÉ-HOSPITALIER
Le capnogramme permet la surveillance d’un patient intubé/ventilé.
- En premier lieu, la confirmation de l’intubation endo-trachéale.
- Aussi le témoin de l’efficacité d’une RCP :
- L’efficacité du massage cardiaque est immédiatement interprétable par l’apparition d’une faible élimination du CO2 (de l’ordre de 10-15mmHg).
- L’efficacité de la RCP apparaît précocement sur le capnogramme par une augmentation brutale de la courbe liée au relargage massif du CO2 accumulé durant l’arrêt cardiaque.
- En outre permet l’évaluation du degré d’obstruction bronchique par analyse du capnogramme.
- C’est aussi le reflet du débit cardiaque : certains états de bas débit cardiaque (embolie, tamponnade, pneumothorax, hypotension…) influencent l’EtCO2 (diminution).
- Intérêt durant le transport en ambulance car permet de repérer les extubations accidentelles, les débranchements de circuits…
- Précision plus grande que la SpO2 car variation instantanée (SpO2 et capno sont complémentaires).
CAPNOMÉTRIE
Capnométrie = mesure du CO2 dans les gaz respiratoires.
La concentration alvéolaire du CO2 dépend de 3 paramètres : la métabolisme, la circulation et la ventilation. Dans les situations d’urgence, l’EtCO2 est surtout fonction de la ventilation et de la circulation (variations rapides), le métabolisme étant moins important.
Variations du capnogramme
EtCO2 normale : + /- 38mmHg (approche la PaCO2 télé-expiratoire qui est de 40mmHg)
- Tout d’abord les principales causes d’augmentation de l’EtCO2 :
- Progressive : hypoventilation alvéolaire et augmentation de la production de CO2 (hypercapnie).
- Brutale :
- Augmentation soudaine du débit cardiaque (RCP efficace, remplissage, drogues inotropes,…).
- Alcalinisation (Cfr courbes).
- Ensuite les principales causes de diminution de l’EtCO2 :
- Progressive :
- Hyperventilation
- Diminution de la consommation d’O2 et donc diminution de la production de CO2.
- Brutale :
- Diminution du débit cardiaque
- Interruption de la ventilation (débranchement, extubation accidentelle, obstruction…)
- Progressive :
-
- Il existe un gradient entre la PaCO2 (CO2 artériel) et l’EtCO2 (CO2 expiré en fin d’expiration) de l’ordre de 5mmHG : EtCO2 = PaCO2 – 5mmHg. Cependant, chez les patients ayant une atteinte hémodynamique ou respiratoire sévère, ce gradient peut atteindre jusqu’à 15mmHg ou la PaCO2 et l’EtCO2 peuvent varier dans le sens opposé. Le réglage du respirateur ne peut donc uniquement se baser sur la valeur de l’EtCO2.
- L’administration de bicarbonates entraîne une augmentation transitoire de l’EtCO2 dont l’intensité et la durée sont difficiles à prévoir.
- La capnométrie n’a un réel intérêt que si elle est associée à la courbe graphique qui accompagne la valeur de l’EtCO2.
- Un capnogramme normal comporte un plateau alvéolaire légèrement ascendant, représentant l’expiration du gaz alvéolaire en fonction du temps. La fin de ce plateau correspond au point de fin d’expiration (EtCO2) qui correspond à la valeur du CO2 affichée sur les monitorings ou les capnomètres.
Capnogramme normal
- E0 = expiration de l’espace mort
- E1 = rinçage des grosses bronches
- E2 = rinçage broncho-alvéolaire
- I1 = début de la phase inspiratoire
- I2 = plateau inspiratoire (doit se maintenir à 0)
La valeur affichée sur le monitoring ne sera pas nécessairement le reflet réel de la PaCO2, si le plateau n’est pas clairement identifié.
Le capnogramme donne plusieurs renseignements (= critères d’analyse) :
- Le rythme, qui correspond à la fréquence respiratoire, le temps inspiratoire et expiratoire.
- La forme de la courbe qui donne un ensemble d’informations.
Principales courbes de capnogramme